Nous avons été sollicités à propos des ZFE-M (Zones à Faibles Emissions – Mobilité), par la DDSP26 SDRT (Direction départementale de la sécurité publique de la Drôme, Service départemental du Renseignement Territorial ).
Vous trouverez ci dessous la demande ainsi que notre réponse:
La demande de la SDRT26
« Bonjour,
avant le 31 décembre 2024, des ZFE-M (Zones à Faibles Emissions – Mobilité) doivent être mise en place dans les 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants. A l’heure actuelle, 11 d’entre elles sont actives et limitent donc déjà la circulation des véhicules les plus polluants.
Pouvez-vous, s’il vous plaît, me donner quelques points de vue concernant la mise en place des ZFE-M (Zones à Faibles Emissions – Mobilité) ?
Comment réagit votre fédération FFMC 26/07 ?
Craignez vous des répercussions ? Une certaine obligation d’emprunter les transports en commun, etc ? »
La réponse de la FFMC26/07
« Bonjour,
Nous revenons vers vous pour répondre à votre mail à propos des ZFE, datant du 24 novembre 2022.
Veuillez accepter nos excuses pour ce retard, mais cette demande nous est parvenue en pleine mobilisation nationale contre le contrôle technique 2RM, et nous l’avions quelque peu oubliée.
Voici notre position sur le sujet ZFE.
La FFMC constate que la mise en place des ZFE représente une réelle injustice sociale en autorisant l’accès aux plus fortunés qui ont les moyens de renouveler leurs véhicules, et en l’interdisant aux plus précaires qui ne peuvent pas se permettre cet effort financier.
Cette discrimination est d’autant plus surprenante, qu’elle touche par définition les citoyens qui circulent le moins. Par définition, si le véhicule est ancien et en bon état (CT oblige), c’est qu’il a un kilométrage limité, et par conséquent, un impact limité. Est-il justifié de pénaliser un conducteur ayant un véhicule crit’air 4, ayant cumulé « seulement » 100 000 km en 20 ans (5000km/an), alors que le conducteur d’un véhicule crit’air 1, parcourant la même distance en 2 ans (50 000km/an, soit 10 fois plus) se voit privilégié?
D’autre part, si nous ne contestons pas l’intérêt de réduire les émissions polluantes en agglomération, nous nous interrogeons sur l’impact écologique global d’une telle mesure. En effet, les véhicules ne pouvant circuler dans ces ZFE, devront les contourner, parcourant ainsi une distance plus importante, et imposant un temps d’utilisation du véhicule plus important. Cette contrainte entraine donc une augmentation des émissions polluantes au final, et ne fait que déplacer le problème au détriment des territoires périphériques.
Sans être expert, il semble également que le fait de changer de véhicule ne soit pas une solution écologiquement probante. Quid de l’impact de la production d’un véhicule neuf ? Est-il judicieux de transformer en déchet, un véhicule en bon état de marche?
A l’heure où les services désertent les campagnes pour se concentrer dans les grandes agglomérations (administrations, gares, médecins, hôpitaux, éducation…), il est également injuste de contraindre l’accès à ces zones pour les populations rurales qui souffrent déjà d’une quasi inexistence de transports en communs, et pour qui, un véhicule (même âgé) est indispensable au quotidien.
Il semble d’ailleurs, que faute d’un développement des transports en commun vraiment complet et efficace d’une agglomération, il n’est pas raisonnable de créer des restrictions d’accès.
Du côté des 2RM (deux roues motorisés), nous pensons que leurs caractéristiques font que leur usage devrait être encouragé en milieu urbain, en raison de leur moindre poids, leur moindre occupation de la voirie, leur facilité de circulation, de stationnement, et en raison d’émissions de gaz à effet de serre divisés par deux – en moyenne – par rapport aux véhicules automobiles sur un trajet type Paris banlieue (ADEME 2008). Plus récemment, une étude de l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire) montre que l’augmentation de 50% du trafic 2RM était le scénario le plus positif pour la qualité de l’air. Enfin, ajoutons qu’il n’y a pas de moto au diesel.
Par contre le marché de la moto n’étant pas aussi développé que celui de l’automobile, le nombre de garages et de concessions est nettement moins important, et la majorité se trouvent dans les grandes agglomérations. Comment faire entretenir son véhicule ou même le changer pour un plus « vertueux » (crit’air 1) si l’accès à ces établissements n’est plus possibles?
Plus localement, en ce qui concerne l’agglomération Valentinoise, nous maintenons la position que nous avions partagée avec la mairie de Valence lors d’un entretien à ce sujet en 2018. Il est inacceptable d’imposer des restrictions de circulation dans les rues de l’agglomération, alors qu’elle est traversée par l’autoroute A7, axe national principal Nord-Sud, qui est certainement la plus grosse source d’émissions polluantes.
Nous restons bien évidemment à votre disposition pour plus d’informations ou pour tout autre entretien à ce sujet.
Cordialement.
Le bureau de la FFMC26/07″